L’AEB a été structurée comme une banque de développement énergétique panafricaine indépendante et supranationale avec un capital initial de 5 milliards de dollars US
La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) et l’Organisation des Producteurs de pétrole Africains (APPO) ont annoncé la signature historique de l’accord d’établissement et de la charte de la Banque Africaine de l’Énergie (« AEB ») lors d’une cérémonie tenue au Ministère du Pétrole et des Ressources minérales de la République arabe d’Égypte.
L’événement a été présidé par S.E. l’Ingénieur Tarek El Molla, Ministre du Pétrole et des Ressources minérales d’Égypte, qui a également assisté à la cérémonie de signature. Le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque, et le Dr Omar Farouk Ibrahim, Secrétaire général de l’APPO ont signé l’Accord d’établissement et la Charte de la Banque Africaine de l’Énergie au nom de leurs institutions respectives.
La cérémonie de signature consacre la fin de deux années de négociations et de préparations par les deux parties qui ont signé un protocole d’accord en mai 2022 en vue de l’établissement de l’AEB.
L’AEB a été créée pour faire face à la crise de financement qui se profile dans l’industrie pétrolière et gazière africaine, déclenchée par la transition énergétique mondiale. Les bailleurs de fonds traditionnels, sur lesquels l’Afrique s’est appuyée pendant des décennies, retirent leur soutien, en particulier en Afrique, au motif que les préoccupations liées au changement climatique en sont la principale raison.
S.E. l’ingénieur Tarek El Molla, qui est également membre du Conseil ministériel de l’APPO, a fait souligné : « C’est un grand honneur d’assister à la création de la Banque Africaine de l’Énergie. Ce moment marque une étape importante dans la marche de notre continent vers l’indépendance énergétique et le développement durable. En mettant à profit nos ressources et notre expertise collectives, nous ouvrons la voie à un avenir plus radieux et plus prospère pour tous les Africains. La collaboration entre Afreximbank et l’APPO témoigne de notre engagement inébranlable à stimuler la croissance de l’Afrique et à assurer la sécurité énergétique pour les générations à venir. Je suis convaincu que cette institution naissante se développera pour servir la cause de l’Afrique et de son peuple. Je félicite l’équipe de négociation au nom du Conseil ministériel de l’APPO ».
Commentant l’événement, le Professeur Oramah a noté :
Ce moment marque une étape importante dans la marche de notre continent vers l’indépendance énergétique et le développement durable
« Nous vivons aujourd’hui un jour historique pour notre continent. Nous sommes honorés d’avoir collaboré avec l’APPO à la création de la Banque africaine de l’Énergie. En ces temps difficiles, nous devons nous efforcer de trouver un juste équilibre entre les impératifs d’atténuation du changement climatique et l’urgence d’éviter les bouleversements sociaux résultant de conditions économiques et financières de plus en plus difficiles en Afrique. À Afreximbank, nous sommes extrêmement fiers de co-investir dans ce nouveau véhicule et de jouer un rôle de premier plan en prodiguant des conseils sur le processus de gestion et de mise en œuvre, le lancement opérationnel étant prévu pour le mois de juillet ».
Le Professeur Oramah a ajouté : « Cet accord est véritablement le fruit d’un effort conjoint et nous sommes extrêmement reconnaissants aux membres et aux dirigeants de l’APPO pour leur collaboration avec Afreximbank, et nous nous réjouissons à l’idée de poursuivre cet effort pour répondre aux besoins urgents d’un continent et de ses habitants ».
Pour sa part, le Dr Omar Farouk Ibrahim a affirmé que l’AEB est la réponse de l’Afrique au défi financier imminent que le changement de paradigme mondial des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables – appelé par euphémisme la transition énergétique – pose à l’industrie pétrolière et gazière en Afrique : « Pendant trop longtemps, l’industrie pétrolière et gazière africaine a été dépendante du financement extra-africain. Nous en sommes venus à considérer comme acquis le financement étranger de nos projets pétroliers et gaziers, jusqu’à ce que l’avènement de la transition énergétique nous fasse comprendre que ceux dont nous dépendions depuis de nombreuses décennies ont décidé de nous abandonner ». Le Secrétaire général a fait valoir que l’Afrique ne peut pas se permettre d’abandonner le pétrole et le gaz à la hâte pendant que la plus grande partie de sa population vit sans accès à l’énergie.
Le Dr Farouk a en outre félicité le Professeur Oramah pour son leadership exemplaire et son engagement en faveur de la cause du continent africain. Il a en outre souligné que l’idée de l’AEB a été conçue et incubée au Caire lorsque S.E. l’Ingénieur El Molla a accueilli les deux institutions en décembre 2020.
L’objectif principal de l’AEB est de combler le vide immédiat que le retrait du financement des projets pétroliers et gaziers en Afrique par les bailleurs de fonds traditionnels pourrait causer au secteur. Avec plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole brut, plus de 600 000 milliards de pieds cubes de réserves prouvées de gaz, et d’autres découvertes régulières, il n’est pas logique que l’Afrique abandonne ces énergies alors qu’elle compte la plus grande proportion de la population au monde n’ayant pas accès à l’énergie moderne.
Bien que l’AEB se concentre sur le financement de projets pétroliers et gaziers, elle ne doit pas fermer ses portes aux projets d’énergie renouvelable. L’AEB s’efforcera de tirer parti de toutes les formes d’énergie pour s’assurer que la pauvreté énergétique de l’Afrique est éradiquée. Bien que lancé par l’Afrique, l’actionnariat est ouvert à tous les investisseurs qui partagent la mission et la vision de la Banque.
L’AEB a été structurée comme une banque de développement énergétique panafricaine indépendante et supranationale avec un capital initial de 5 milliards de dollars US
Avec la signature des documents d’établissement par les deux institutions fondatrices, au moins deux pays membres doivent maintenant signer et ratifier lesdits documents pour que la Banque puisse prendre son envol.
À propos d’Afreximbank :
La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Depuis 30 ans, Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Fervente défenseur de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. En collaboration avec le Secrétariat de la ZLECAf et l’UA, la Banque a mis en place un Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars US pour aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf. À la fin de septembre 2023, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 33, 4 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 5,8 milliards de dollars US. Afreximbank est notée A par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB par Fitch. Au fil des ans, Afreximbank est devenue un groupe constitué de la Banque, de sa filiale de financement à impact appelée Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), et de sa filiale de gestion d’assurance, AfrexInsure, (les trois entités forment « le Groupe »). La Banque a son siège social au Caire, en Égypte.
À propos de APPO :
L’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains, APPO (anciennement dénommée Association des Producteurs de Pétrole Africains, APPA), a été fondée le 27 janvier 1987, à Lagos, au Nigeria, par 8 pays africains producteurs de pétrole et de gaz, à savoir : Algérie, Angola, Cameroun, Congo, Égypte, Gabon, Libye, Nigéria et Tunisie.
Depuis, l’Organisation a accueilli 10 membres à part entière (Afrique du Sud, RD Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Ghana, Guinée équatoriale, Namibie, Niger, Sénégal et Tchad) et 1 membre honoraire (République bolivarienne du Venezuela), ce qui porte à 18 le nombre de membres à part entière.
Le siège du Secrétariat est à Brazzaville, au Congo.
L’objectif de l’APPO est de servir de plate-forme de coopération et d’harmonisation des efforts, de collaboration, de partage des connaissances et des compétences entre les pays africains producteurs de pétrole.