Le poste électrique de Boké permettra de raccorder au réseau électrique national les localités de Kamsar Kolaboui, Sangarédi et les villages environnants, situés au Nord-Ouest du pays
Le poste électrique de Boké – à 294 kilomètres de Conakry – financé par la Banque africaine de développement et plusieurs partenaires techniques et financiers de la Guinée, dans le cadre du Projet énergie de l’OMVG (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie), a été officiellement mis en marche le 3 septembre 2022. D’une puissance de 2X40 MVA, cette nouvelle installation électrique va alimenter toute la zone économique spéciale et les sociétés minières de la région de la Guinée maritime en énergie propre et à moindre coût.
C’est le Premier ministre guinéen Bernard Gomou qui a officiellement mis en service le poste électrique, en présence de plusieurs membres du gouvernement et de représentants des partenaires techniques et financiers, dont Léandre Bassolé, responsable pays du Groupe de la Banque africaine de développement en Guinée et chef de file des bailleurs de fonds du projet. Le projet est financé à hauteur de 142 millions de dollars américains par la Banque. Les autres partenaires apportant 580 millions de dollars.
Le poste électrique de Boké permettra de raccorder au réseau électrique national les localités de Kamsar Kolaboui, Sangarédi et les villages environnants, situés au Nord-Ouest du pays. Ainsi, le taux d’accès à l’électricité dans la région va considérablement augmenter et favoriser le développement d’activités génératrices de revenus dans cette région du pays à fort potentiel économique.
La ville de Boké aura, pour la première fois depuis l’indépendance de la Guinée, un accès continu à l’électricité de source hydraulique, propre et abordable
« Alimentée jusque-là par une centrale thermique, avec des temps de desserte limités et des coûts d’exploitation très élevés, la ville de Boké aura, pour la première fois depuis l’indépendance de la Guinée, un accès continu à l’électricité de source hydraulique, propre et abordable », a déclaré Léandre Bassolé.
M. Bassolé a souligné l’importance du projet dans la mise en œuvre du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain, un projet d’interconnexion électrique entre les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (sans le Cap-Vert). Le représentant de la Banque a insisté sur l’entretien des infrastructures, afin d’en garantir la durabilité. Il a encouragé la Guinée et les trois autres pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Gambie, Guinée Bissau, Sénégal) qui bénéficient également du projet, à mettre rapidement en place une structure ad hoc, chargée des activités d’opération et de maintenance des ouvrages.
Le Premier ministre Bernard Gomou a remercié les partenaires techniques et financiers qui ont mobilisé les ressources financières et techniques pour mener à bien le projet. Il a également salué les gouvernements des quatre pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, qui ont su mobiliser les fonds nécessaires pour indemniser les populations affectées par la réalisation du projet.
D’un coût de 722 millions de dollars américains, ce projet bénéficie, outre du financement du Groupe de la Banque africaine de développement, du soutien de plusieurs partenaires : Agence française de développement, Banque allemande de développement, Banque européenne d’investissement, Banque islamique de développement, Banque ouest-africaine de développement, Banque mondiale et Fonds koweïtien pour le développement économique arabe.
Le projet prévoit la construction d’environ 1 677 kilomètres de lignes d’interconnexion (dont quelque 575 kilomètres en Guinée), la construction de 15 postes de 225/30 kilovolts (dont 4 nouveaux postes et une extension en Guinée) et 2 postes répartiteurs, dont 1 en Guinée.
L’objectif est de fournir aux pays membres une énergie propre, renouvelable et à bas coût. Il vise également à dynamiser le marché de l’électricité à travers le partage des ressources hydroélectriques de la sous-région et à la mutualisation des moyens de production et de transport d’énergie électrique. Ce projet, qui stimule l’intégration de la sous-région ouest-africaine, sera également profitable à son développement socio-économique.